Poète de la modernité par ses thèmes (la ville, le quotidien prosaïque) et par certaines formes, notamment les poèmes en prose, il est aussi un fin critique d’art (peinture, musique…), et un observateur ironique de ses frères humains, entre spleen et idéal. Nous avons à l’esprit beaucoup de ses poèmes.

Œuvres principales :

Salons (1845, 1846, 1859) ; Les Fleurs du Mal (1857) ; Les Paradis artificiels (1860) ; Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (1869, posthume).

Quelques citations :

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,

(Les Fleurs du mal, IV, "Correspondances")

Mon enfant, ma sœur, / Songe à la douceur / D'aller là-bas vivre ensemble !

Aimer à loisir, / Aimer et mourir / Au pays qui te ressemble !

(Les Fleurs du mal, LIII, "L’invitation au voyage")

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,

L’univers est égal à son vaste appétit.

Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !

Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

(Les Fleurs du mal, CXXVI, "Le voyage")

Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait à côté de la fenêtre.

(Le Spleen de Paris, XLVIII, "Anywhere out of the world. N’importe où hors du monde")

– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

– J’aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !

(Le Spleen de Paris, I. "L’étranger")

Légende de la photographie : Étienne Carjat, Portrait de Charles Baudelaire, vers 1862.