L’apostrophe, le plus simple, marque l’élision de la dernière voyelle, le plus souvent « e », d’un mot placé devant un mot commençant par une voyelle ou un « h » muet : « il l’attend », « on n’y peut rien ». Le trait d’union a divers rôles : il sert à marquer la liaison entre les éléments de mots composés (« arc-en-ciel », « gratte-ciel »), en attendant la soudure complète (« autostop »), ou entre certains mots dans la phrase (« dit-il », « est-ce », « celui-ci »).
L’apostrophe était plus largement employée autrefois : on écrivait « entr’acte », « entr’ouvrir », et on a gardé « aujourd’hui ». On a aussi écrit « grand’mère », « grand’tante », « grand’route », « grand’rue », etc. pour une fausse raison : on croyait que le « e » final de « grande » était élidé, alors qu’en réalité, ces noms composés ont été formés à une époque où l’adjectif « grand » ne changeait pas au féminin. Le trait d’union était seul justifié et l’Académie l’a rétabli en 1932 (« grand-mère », « grand-tante », etc.), mais elle ne semble pas avoir bien compris l’histoire, car elle hésite en 2000 (art. « grand »), entre autres, sur « grand-rue », « grand-route », admettant l’absence de trait d’union et même l’apostrophe (« Bon usage », § 543).
Dans « qu’a-t’il dit », l’apostrophe est employée à tort. On croit que le « t » est seul à cause d’une élision, comme dans « tu t’appelles ». En réalité, c’est un « t » euphonique, qui évite le hiatus « a il » ; il est ajouté par analogie avec les verbes où il est une vraie désinence : « dit-il », « fait-il ». Ce « t » doit être assurément suivi du trait d’union : « qu’a-t-il dit ? ». Ces règles de ponctuation sont subtiles, mais logiques.