Le vocabulaire de l’équitation est riche et varié. Les termes pour parler de l’équitation ont deux origines : populaire par le latin (« cheval » vient de « caballus », qui a aussi servi à former « cavalier » en passant par l’italien) et savante, du latin et du grec : « équestre, équitation » sont liés à « equus » et le grec a donné la base « hippo », comme dans « hippique, hippologie ». Des membres du cheval sont désignés par des termes du corps humain : « pieds, jambes (ne jamais parler des « pattes » d’un cheval !), coude, genou, épaule, front », … car on a trouvé des ressemblances, parfois relatives, entre les squelettes des deux espèces. L’équitation académique a défini diverses figures équestres : « courbette, croupade, cabriole », … et certains termes sont passés dans le langage courant. La couleur des robes du cheval est désignée avec des termes spécifiques : « bai, alezan, isabelle, souris, aubère », … « Par une belle matinée du mois de mai, une élégante amazone parcourait, sur une superbe jument alezane, les allées fleuries du Bois de Boulogne. » (A. Camus, « La Peste ») De nombreuses expressions équestres sont passées dans la langue commune, avec un sens figuré : quand on a « mis le pied à l’étrier » il faut « tenir les rênes », mais pas trop serrées, pour éviter que le cheval ne « ronge son frein » et « prenne le mors aux dents ». Si l’on « n’est pas dans son assiette », mieux vaut « lâcher la bride », sans « être à cheval » sur les principes ni « monter sur ses grands chevaux ». Bref, il faut savoir « se remettre en selle ».
Jean-Christophe Pellat
Jean-Christophe Pellat est professeur émérite de linguistique française à l’Université de Strasbourg, où il a enseigné en Licence, Master et dans les préparations au CAPES et aux agrégations de Lettres. Spécialiste de grammaire et orthographe françaises (histoire, description, didactique), il est co-auteur d’un ouvrage universitaire de référence, Grammaire méthodique du français (PUF, dernière éd. 2016) et de diverses grammaires scolaires. Dans ses travaux sur la didactique de la grammaire en FLE et FLM, il s’attache à l’adaptation des notions aux différents publics concernés.