Cette abréviation d’une locution latine est transparente : « et » est suivi de « cetera » ou « caetera », neutre pluriel qui signifie « toutes les autres choses ». La graphie recommandée est « et cetera », mais on rencontre aussi « et cætera » ou « et coetera ». On entend aussi diverses prononciations : « et setera », « excetera », « egcetera », etc. L’Académie recommande « et setera ».
« Et cœtera, et cœtera. Mallarmé n’aimait pas cette locution, – ce geste qui élimine l’infini inutile. Il la proscrivait. Moi qui la goûtais, je m’étonnais » (P. Valéry). « “Et cetera” s’emploie pour indiquer qu’une énumération ou une phrase quelconque sont incomplètes » (« Bon usage », § 221 a). « Les tours de l’échelle, de la perche, de la boule, des tonneaux, etc., furent exécutés avec une précision remarquable » (J. Verne)
Pour le sens, les points de suspension sont inutiles après « etc. », car ils répètent l’indication que l’énumération est incomplète, déjà donnée par « etc. » Et comme « etc. » a un sens neutre, on ne devrait pas l’employer pour désigner des personnes. Mais l’usage se le permet souvent. Enfin, pour l’élégance du style, on devrait employer « etc. » seulement après au moins deux premiers éléments d’une énumération : des pommes, des poires, etc.
Jean-Christophe Pellat est professeur de Linguistique française à l’Université Marc Bloch – Strasbourg 2.
Ses enseignements et ses recherches portent sur la grammaire et l’orthographe françaises, dans leurs dimensions historiques, descriptives et didactiques. Il est co-auteur d’un ouvrage universitaire de référence, Grammaire méthodique du français (PUF, 1994).
En complément de ses activités en France, il est responsable de différentes actions d'enseignement du français en collaboration avec des universités étrangères, notamment en Azerbaïdjan, en Iran et aux États-Unis.