« car », ancienne conjonction de coordination issue de latin « quare », fut critiqué au XVIIe siècle par les puristes (Malherbe) et menacé de disparition (à remplacer par « pour ce que »). Heureusement, le « car » fut défendu avec énergie chez Mme de Rambouillet par le poète Voiture (1637), cela ne s’invente pas !
Son homonyme justement, le nom « car », est emprunté à l’anglo-américain « car » « véhicule sur rails », qui est une spécialisation du terme courant, signifiant « voiture ». La boucle est bouclée.
Notons que « car en effet » est généralement considéré comme un pléonasme, car cette association, fréquente à l’oral, semble dire deux fois la même chose, en introduisant une explication. « Car en effet il n'y a que deux états dans la vie : le célibat et le mariage » (F.-R. de Chateaubriand). Cependant, on ne peut pas toujours parler de pléonasme, comme dans l’exemple de Chateaubriand où « en effet » signifie « réellement, en réalité ».
Jean-Christophe Pellat est professeur de Linguistique française à l’Université Marc Bloch – Strasbourg 2.
Ses enseignements et ses recherches portent sur la grammaire et l’orthographe françaises, dans leurs dimensions historiques, descriptives et didactiques. Il est co-auteur d’un ouvrage universitaire de référence, Grammaire méthodique du français (PUF, 1994).
En complément de ses activités en France, il est responsable de différentes actions d'enseignement du français en collaboration avec des universités étrangères, notamment en Azerbaïdjan, en Iran et aux États-Unis.